Pleins feux sur la communauté
Cette édition spéciale de notre série Pleins feux sur la communauté met en vedette certaines personnes qui ont contribué à l’élaboration du programme Parler de suicide : Renforcer les capacités des fournisseurs de soins et insuffler de l’espoir aux clients. Cette série d’articles « Pleins feux », mettent en avant des collaborateurs, des militants et des professionnels qui ont contribué à la création de cette ressource essentielle destinée aux fournisseurs de soins de santé en partageant leurs connaissances, leur expérience et leur expertise.
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Cheryl Pollard, Ph. D., RPN, RN, ANEF
Professeure
Université de Regina
Membre du Groupe couloir
Commission de la santé mentale du Canada (CSMC)
Médias sociaux :
LinkedIn: https://www.linkedin.com/in/cheryl-webster-pollard-51b37855/
Sites Web affiliés :
Commission de la santé mentale du Canada: https://commissionsantementale.ca/
Emplacement : Regina, Saskatchewan
Pleins feux sur Cheryl
CHA Learning et la Commission de la santé mentale du Canada (CSMC) sont fiers de mettre en lumière l’un des nombreux professionnels de la santé qui œuvrent à travers le Canada pour faire de la santé mentale et de la prévention du suicide une priorité dans les établissements de soins.
Cet article souligne l’importance de notre micro-cours en ligne « Parler de suicide », créé en partenariat avec des médecins de famille, du personnel infirmier, des experts en prévention du suicide et des personnes ayant un savoir expérientiel passé et présent, afin d’aider les professionnels de la santé à acquérir les connaissances, les compétences et la confiance nécessaires pour aborder le sujet du suicide avec leurs patients.
Dans la rubrique « Pleins feux » ci-dessous, vous découvrirez le parcours personnel et professionnel de Cheryl, ce qui l’a amené à s’intéresser à la santé mentale et à la prévention du suicide, les initiatives auxquelles elle a participé et les leçons enrichissantes qu’elle a tirées de son expérience. Son histoire est une source d’inspiration et d’espoir, et nous rappelle à quel point chaque conversation est importante.
Cheryl a fait partie intégrante du comité consultatif de Parler de suicide, partageant ses idées et son expertise en tant qu’infirmière enseignante et personne ayant un savoir expérientiel passé et présent.
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Pour reprendre les mots de Cheryl :
Née dans une famille des Prairies très attachée à la communauté et au service, j’étais prédestinée à devenir aide-soignante. En tant que fille, mère, épouse et tante, j’estime qu’il est de mon devoir d’apporter ma contribution. J’ai appris que chacun a quelque chose à apporter et que nous avons tous la responsabilité de le faire. Au collège, un de mes camarades de classe s’est suicidé. C’était la première fois que je faisais l’expérience des conséquences du suicide et j’y ai souvent repensé au fil des ans. Au fil de ma carrière d’infirmière, d’éducatrice, de mère et de conjointe, j’ai pris conscience de l’importance de la connexion et de l’empathie. Il est particulièrement important d’établir un lien de confiance avec les personnes ayant des pensées suicidaires.
Depuis le début de ma carrière d’infirmière psychiatrique, j’ai servi ma communauté de différentes manières : en tant que soignante, administratrice, formatrice en soins infirmiers, universitaire, chercheuse et aidante familiale. En tant qu’aidante familiale, j’ai appris que toutes les blessures ne sont pas visibles. Il a donc été essentiel de mettre en place des mesures de soutien pour aider notre famille à s’adapter aux symptômes complexes et chroniques du syndrome de stress post-traumatique irrémédiable et à l’angoisse mentale qui y est associée. Cela m’a amenée à revendiquer un traitement juste et équitable non seulement pour ma famille, mais aussi pour les personnes structurellement et socialement marginalisées. Je continue d’apprendre à faire la part des choses et à trouver ma place, tout en apprenant ce qu’il faut dire et faire, tout en essayant d’éviter les conséquences effrayantes de parler de l’impact de cette situation sur moi-même, ma famille et ma communauté.
Parlez-nous de votre expérience professionnelle et de votre travail dans le domaine de la santé mentale…
Question : Qu’est-ce qui vous a incité à vous intéresser à la santé mentale? Y a-t-il eu un moment ou une expérience spécifique qui a déterminé votre démarche?
Si le métier d’infirmière n’était pas ma vocation au départ, mes connaissances en la matière m’ont été très utiles. Après avoir entamé ma formation d’infirmière psychiatrique, je me suis rapidement intéressée à la manière dont l’espoir, le lien social et le bien-être sont liés.
Question : Pouvez-vous nous parler un peu du travail que vous avez accompli dans le domaine de la prévention du suicide au sein des systèmes de santé?
Les systèmes de santé sont imprégnés de stigmatisation, de racisme et de haine. Dans le cadre de ma formation d’infirmière, j’ai travaillé avec des étudiants en soins infirmiers pour les aider à établir un lien avec les personnes dont la santé mentale est menacée. Ce lien est la base sur laquelle peut commencer la guérison.
Question : Quels ont été les plus grands défis auxquels vous avez été confronté dans ce travail, et comment les avez-vous surmontés?
Le plus grand défi de ce travail est de faire preuve de réflexivité. Pour y parvenir, nous avons souvent besoin d’autres personnes qui nous aident à prendre conscience de nos lacunes. Cependant, les discussions sur le racisme et les structures oppressives peuvent parfois entraîner un contrecoup lorsque ces attitudes et croyances sont remises en question ou dénoncées. Ce revers peut avoir des répercussions sur les carrières, le bien-être et les relations en général.
Il est difficile de faire face à ces situations. Il est facile de dire « n’y faites pas trop attention », mais de nombreuses personnes sont profondément attachées au statu quo. Sans action, rien ne garantira à nos enfants un avenir meilleur et plus de perspectives que par le passé.
Question : Selon vous, comment la santé mentale se manifeste-t-elle le plus souvent dans les établissements de soins de santé, et quelles sont les premières mesures à prendre pour y faire face?
La santé mentale et la prévention du suicide sont des questions primordiales dans tous les secteurs des soins de santé. Les indices les plus courants sont les changements de comportement qu’une personne utilise pour faire face au stress.
La première étape pour aborder ces questions est de « dire bonjour ». Le soin se manifeste par la connexion. Il faut commencer par là.
Question : Comment pensez-vous que les professionnels de santé peuvent contribuer à la prévention du suicide dans le cadre de leur travail quotidien?
Si nous ne parlons pas de ces sujets, nous ne pourrons pas nous attaquer aux facteurs qui y contribuent.
Question : Dans une perspective d’avenir, quels changements ou innovations souhaiteriez-vous voir dans le domaine des soins de santé mentale?
À l’avenir, la promotion de la santé mentale et la prévention du suicide feront partie intégrante des discussions dans le domaine médical. Cependant, plutôt que de considérer les individus et leurs familles à travers le prisme de leurs problèmes, nous devrions les voir comme des êtres humains qui cherchent à vivre leur vie de la meilleure façon possible.
Question : Selon vous, quelles mesures systémiques faut-il prendre pour améliorer les résultats en matière de santé mentale et l’accès aux soins?
Pour améliorer les résultats en matière de santé mentale, ce qui inclut une réduction du risque de décès par suicide, chaque professionnel de santé doit pouvoir remédier aux inégalités dans l’accès aux soins qui peuvent donner lieu à des problèmes de santé mentale.
Question : Si demain, vous pouviez mettre en œuvre un changement majeur dans le système de santé, quel serait-il?
Mettre en place des logements de transition à court terme pour les personnes et leurs familles confrontées à des déterminants sociaux de la santé inadéquats.
Question : Quel conseil donneriez-vous à d’autres personnes passionnées par la santé mentale dans le domaine des soins?
Il faut tout un village. Trouvez des personnes partageant votre sensibilité qui vous apporteront leur soutien lorsque le processus d’amélioration des soins de santé mentale deviendra difficile et commencera à peser lourd sur vous.
Perspectives personnelles et conseils…
Question : Qu’est-ce qui vous motive dans ce travail, en particulier lorsque les difficultés semblent insurmontables?
Ma famille. Beaucoup d’entre eux ont en effet leurs propres problèmes de bien-être mental. Je ne veux pas que nos enfants connaissent les mêmes difficultés pour accéder aux services, nouer des relations significatives et trouver le chemin de la guérison.
Question : Si vous pouviez donner un conseil aux professionnels de la santé mentale qui souhaitent améliorer leurs résultats, quel serait-il?
Soyez courageux et lancez-vous.
Question: Si vous pouviez souper avec trois personnes, vivantes ou décédées, qui seraient-elles et pourquoi?
Ruth Bader Ginsberg, David Suzuki et grand-maman Chris
Question: Quel est le livre, le balado ou l’émission de télévision que vous appréciez en ce moment?
The Reconciliation Manifesto: Recover the Land Rebuilding the Economy par Arthur Manuel
Question : Si vous n’étiez pas dans le secteur de la santé, quelle carrière auriez-vous choisie?
Une ébéniste
Apprenez-en plus sur les initiatives de prévention du suicide de la Commission de la santé mentale du Canada.
Parler de suicide : Renforcer les capacités des fournisseurs de soins et insuffler de l’espoir aux clients
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Le micro-cours en ligne Parler de suicide est gratuit et autodidacte. Il s’adresse à tous les professionnels de la santé. En seulement trois heures, vous acquerrez les connaissances et la confiance nécessaires pour aborder le sujet du suicide, soutenir les personnes en situation de crise et favoriser l’espoir au sein de votre établissement de santé.
Inscrivez-vous gratuitement dès aujourd’hui!
Ce programme a reçu un soutien financier de Santé Canada.
La série « Pleins feux » sur Parler de suicide
Le cours Parler de suicide a été élaboré par des personnes dévouées, impliquées dans l’amélioration du soutien en matière de santé mentale et de prévention du suicide dans le secteur des soins de santé. Cette série spéciale « Pleins feux » met en lumière quelques-unes des personnes qui ont contribué à façonner le cours et à garantir son efficacité.
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