En tant qu’infirmier psychiatrique travaillant aux urgences, le cours Parler de suicide m’a permis de prendre conscience de l’importance de combattre la stigmatisation dont sont victimes les personnes qui cherchent de l’aide pour leurs idées suicidaires. Il s’agit d’une ressource fiable que je peux recommander à mes collègues.

—Stephen VanSlyke

 

Pleins feux sur la communauté

Cette édition spéciale de notre série Pleins feux sur la communauté met en vedette certaines personnes qui ont contribué à l’élaboration du programme Parler de suicide : Renforcer les capacités des fournisseurs de soins et insuffler de l’espoir aux clients. Cette série d’articles « Pleins feux », mettent en avant des collaborateurs, des militants et des professionnels qui ont contribué à la création de cette ressource essentielle destinée aux fournisseurs de soins de santé en partageant leurs connaissances, leur expérience et leur expertise.

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Stephen VanSlyke, RN MN

Professeur
Université du Nouveau-Brunswick (UNB), Faculté des sciences infirmières

Membre de la Fédération canadienne des infirmières et infirmiers en santé mentale

 

Médias sociaux :

LinkedIn: https://www.linkedin.com/in/stephen-vanslyke-3732a75/

Sites Web affiliés :

Commission de la santé mentale du Canada: https://commissionsantementale.ca/

Emplacement : Fredericton, Nouveau-Brunswick


Pleins feux sur Stephen

 

CHA Learning et la Commission de la santé mentale du Canada (CSMC) sont fiers de mettre en lumière l’un des nombreux professionnels de la santé qui œuvrent à travers le Canada pour faire de la santé mentale et de la prévention du suicide une priorité dans les établissements de soins.

Cet article souligne l’importance de notre micro-cours en ligne « Parler de suicide », créé en partenariat avec des médecins de famille, du personnel infirmier, des experts en prévention du suicide et des personnes ayant un savoir expérientiel passé et présent, afin d’aider les professionnels de la santé à acquérir les connaissances, les compétences et la confiance nécessaires pour aborder le sujet du suicide avec leurs patients.

Dans la rubrique « Pleins feux », vous découvrirez le parcours personnel et professionnel de Stephen, ce qui l’a amené à s’intéresser à la santé mentale et à la prévention du suicide, les initiatives auxquelles il a participé et les leçons enrichissantes qu’il a tirées de son expérience. Son histoire est une source d’inspiration et d’espoir, et nous rappelle à quel point chaque conversation est importante.

Il a joué un rôle essentiel au sein du comité consultatif de Parler de suicide, apportant ses connaissances et son expertise d’infirmier psychiatrique aux urgences et de professeur.

 

Pour reprendre les mots de Stephen :

J’ai commencé à travailler dans un service de santé mentale de courte durée alors que j’étais encore étudiante, il y a plus de 40 ans, et je n’ai jamais regretté d’avoir choisi une carrière dans ce domaine. Cette expérience m’a permis d’acquérir des compétences dans le travail communautaire, l’administration et l’éducation. J’ai suivi une formation avancée en TCD et en soins infirmiers familiaux, et j’ai obtenu une maîtrise en sciences infirmières. Mon travail auprès de patients atteints de troubles de la personnalité limite a changé ma compréhension et ma perception des personnes aux prises avec des idées suicidaires. Je comprends désormais beaucoup mieux, d’un point de vue plus humain, à quel point les expériences des personnes concernées par le suicide peuvent être variées.

Tout au long de ma carrière, je suis resté engagé dans la pratique clinique. Au cours des 20 dernières années, j’ai travaillé comme infirmier psychiatrique aux urgences. En repensant à mon engagement auprès de personnes confrontées à des troubles mentaux, je réalise que j’ai pu compter sur le soutien de mes collègues, de ma famille et de ma foi spirituelle. Parmi les problématiques de santé mentale, je suis particulièrement porté vers la compréhension et le soutien des personnes qui envisagent de mettre fin à leurs jours. Pour moi, il est inutile d’avoir peur. Je suis attiré par la recherche et j’ai acquis les compétences nécessaires pour intervenir et prévoir des mesures de sécurité. Insuffler l’espoir là où il n’y en avait plus est une raison majeure qui me pousse à poursuivre mon engagement en tant qu’infirmier en santé mentale.

Au cours des 35 dernières années, j’ai enseigné afin de transmettre des valeurs et des compétences qui aideront les autres, en particulier dans les sphères de la santé mentale et de la maladie mentale. Ce travail consiste notamment à publier des articles, à servir ma communauté et à établir des réseaux avec des collègues du milieu de l’éducation, avec l’Association canadienne des écoles de sciences infirmières (ACESI), ainsi qu’avec la Fédération canadienne des infirmières et infirmiers en santé mentale et l’Association des infirmières et infirmiers du Canada (AIIC). Grâce à mon travail universitaire, j’ai apprécié les occasions qui m’ont été offertes de découvrir comment les services de santé mentale sont dispensés dans d’autres régions du Canada, en Suède et en Inde.

Je pense que la santé mentale est une question de société. Il s’agit également d’un trouble du cerveau. Plus nous en apprendrons sur le cerveau et sur l’influence des traumatismes, du stress et des pressions environnementales, plus je m’attends à ce que la stigmatisation diminue. Je vois des possibilités illimitées de soutenir les parcours de rétablissement des personnes et de réduire la stigmatisation entourant les problèmes de santé mentale et le suicide. J’espère soutenir la nouvelle génération qui entre sur le marché du travail dans le secteur de la santé et qui poursuivra mes efforts pour faire évoluer les soins destinés aux personnes confrontées à des problèmes de santé mentale, y compris le suicide.

 

Parlez-nous de votre expérience professionnelle et de votre travail dans le domaine de la santé mentale…

Question : Pourquoi les fournisseurs de soins de santé doivent-ils être en mesure d’aborder le sujet du suicide avec leurs patients?

Le cours Parler de suicide aborde notamment la crainte de certains cliniciens selon laquelle l’exploration du suicide nécessiterait une formation complexe et que le fait de poser des questions pourrait inciter une personne à passer à l’acte. Cette formation tient compte des délais serrés dans lesquels travaillent les professionnels de la santé, tout en soulignant l’importance d’une relation thérapeutique et de poser des questions directes sur le suicide.

Tout le monde est affecté par le suicide et se forge des attitudes et des mentalités à l’égard des personnes suicidaires. Une partie de ces attitudes et mentalités est basée sur des préjugés, sur ce que nous apprenons dans les médias et sur nos expériences personnelles. Ce cours remet en question les idées reçues, propose des ressources fiables, fait part des témoignages personnels sous forme de vidéos et fournit des conseils basés sur des données probantes aux professionnels de santé afin qu’ils puissent évaluer et prendre en charge les personnes ayant des idées suicidaires.

 

Question : Pourquoi avez-vous choisi de vous joindre au comité consultatif de Parler de suicide?

En tant que membre du personnel infirmier de la communauté, je suis très sensible au fait que le suicide coûte la vie à beaucoup trop de personnes au Canada. De nombreux survivants du suicide ont des idées suicidaires chroniques, souvent dues à des traumatismes et à des circonstances défavorables survenus pendant l’enfance. Les autres groupes à risque sont les personnes atteintes de douleurs chroniques, de problèmes de santé mentale ou qui consomment des substances. Le personnel infirmier travaille en étroite collaboration avec ces groupes vulnérables. En siégeant au sein de ce comité, j’espère donner au personnel infirmier, aux médecins et à d’autres professionnels de santé les moyens d’aborder plus souvent le sujet du suicide. Si une vie est sauvée par un travailleur de la santé qui aborde le sujet du suicide, c’est une victoire. Ce cours fera la différence pour ceux qui souffrent en silence sous le poids de leur mal-être.

 

Question : Comment la récente mise à jour du contenu du cours Parler de suicide a-t-elle amélioré la formation?

Le comité consultatif comprenait des personnes ayant un savoir expérientiel passé et présent, et leurs contributions ont été reconnues en tant qu’experts dans l’élaboration du contenu. Le cours intègre également des témoignages vidéo qui montrent comment les professionnels de santé peuvent prêter attention aux histoires complexes des patients et collaborer de manière à insuffler de l’espoir. Cela peut se faire sans craindre de dire la « bonne » ou la « mauvaise » chose, et sans la pression de « réparer » les gens.

 

Question : Que diriez-vous à des collègues ou à des proches à propos de cette formation?

Malgré les progrès considérables réalisés ces dernières décennies, la stigmatisation qui entoure les problèmes de santé mentale, y compris le suicide, continue de freiner la recherche d’aide. Les personnes qui se sentent piégées, sans espoir, qui subissent des pertes, qui sont confrontées à des déterminants sociaux de la santé qui s’entrecroisent ou à des circonstances uniques peuvent évoquer leurs symptômes physiques tout en taisant les détails de leurs problèmes de santé mentale. J’espère que mes collègues prendront conscience de l’importance d’aborder le sujet du suicide de manière intentionnelle lors de toutes les consultations de santé, quel que soit le profil du patient. Ce cours vise à soutenir ce changement d’état d’esprit.

 

Question : Qu’aimeriez-vous souligner à propos de la formation Parler de suicide?

Cette formation démonte le mythe selon lequel aborder le sujet du suicide avec un client le pousserait à devenir suicidaire. Elle nous pousse à nous demander si répondre à un message verbal de désespoir ou à un message non verbal d’épuisement équivaudrait à ouvrir la « boîte de Pandore » et à perturber l’organisation quotidienne d’un professionnel de la santé, ou si une personne risquerait de « péter les plombs » de manière ingérable. Elle permet à ceux d’entre nous qui travaillent dans le secteur de la santé de faire de leur mieux pour écouter et soutenir les personnes suicidaires.

 

Question : Qu’est-ce qui vous a incité à vous intéresser à la santé mentale et à la prévention du suicide? Y a-t-il eu un moment ou une expérience spécifique qui a déterminé votre démarche?

Pour ma part, c’est la compréhension de la souffrance des personnes atteintes de trouble de la personnalité limite qui a été un tournant décisif. Comprendre que la personne ne cherche pas à manipuler ou à feindre le suicide a transformé ma façon de penser. Grâce à la TCD, j’ai pu disposer d’outils et d’un soutien clinique, ce qui a changé ma vie.

 

Vision pour le domaine…

Question : Dans une perspective d’avenir, quels changements ou innovations souhaiteriez-vous voir dans le domaine des soins de santé mentale?

Dans une société confrontée à une multitude de pressions alimentées par la convergence des déterminants sociaux de la santé, je pense qu’il est essentiel de mettre en place des soutiens à la santé de la population qui permettent à la société de mieux cerner les enjeux de la santé mentale. La forme physique est devenue une industrie dans la culture occidentale. J’espère que la santé mentale sera valorisée de la même façon. Ainsi, les gens disposeront de meilleurs moyens d’adaptation et d’une plus grande résilience dans tous les aspects de leur vie.

 

Question : Selon vous, quelles mesures systémiques faut-il prendre pour améliorer les résultats en matière de santé mentale et l’accès aux soins?

Si les gens connaissaient mieux les ressources communautaires et qu’elles étaient plus accessibles, j’espère que les cliniciens et les citoyens pourraient orienter les personnes présentant des problèmes de santé mentale vers des structures mieux adaptées pour répondre à leurs besoins, plutôt que de les envoyer aux urgences.

 

Question : Si demain, vous pouviez mettre en œuvre un changement majeur dans le système de santé, quel serait-il?

Si je pouvais mettre en œuvre un grand changement dans le système de santé, il consisterait à faire en sorte que la santé mentale soit traitée avec la même urgence, le même financement et la même intégration que la santé physique, et qu’elle soit intégrée dans chaque partie du système, et non pas cloisonnée.

 

Perspectives personnelles et conseils…

Question : Si vous pouviez donner un conseil aux professionnels de la santé mentale qui souhaitent améliorer leurs résultats, quel serait-il?

Il faut écouter activement les personnes qui ne parviennent pas à surmonter leurs difficultés et valoriser leurs points forts. Engagez un dialogue collaboratif qui aide les gens à imaginer un avenir meilleur, un horizon empreint d’espoir. Une fois cette vision d’avenir en place, concentrez-vous sur une stratégie favorisant le rétablissement de la personne. Mettez-les en contact avec une personne de leur entourage, formel ou informel, qui pourra les aider à aller de l’avant.

 

Question : Quelle est votre façon préférée de vous détendre après une longue journée de travail?

J’adore me promener et j’ai intégré les déplacements actifs à ma vie quotidienne. Cela me permet de faire un peu d’exercice, de prendre le temps de réfléchir et de me ressourcer.

 

Question : Quel est un fait amusant vous concernant que la plupart des gens ignorent?

J’ai fait partie d’une équipe qui a envisagé la création d’un programme de double diplôme en soins infirmiers, en partenariat avec une université de Manipal, en Inde. Ce programme permet à ses diplômés d’entrer sur le marché du travail canadien en tant qu’infirmières et infirmiers autorisés, sans avoir à affronter les nombreux obstacles auxquels est confronté le personnel infirmier formé à l’étranger.

 

Apprenez-en plus sur les initiatives de prévention du suicide de la Commission de la santé mentale du Canada.

 

Parler de suicide : Renforcer les capacités des fournisseurs de soins et insuffler de l’espoir aux clients

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Le micro-cours en ligne Parler de suicide est gratuit et autodidacte. Il s’adresse à tous les professionnels de la santé. En seulement trois heures, vous acquerrez les connaissances et la confiance nécessaires pour aborder le sujet du suicide, soutenir les personnes en situation de crise et favoriser l’espoir au sein de votre établissement de santé.

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Ce programme a reçu un soutien financier de Santé Canada.

 


La série « Pleins feux » sur Parler de suicide

Le cours Parler de suicide a été élaboré par des personnes dévouées, impliquées dans l’amélioration du soutien en matière de santé mentale et de prévention du suicide dans le secteur des soins de santé. Cette série spéciale « Pleins feux » met en lumière quelques-unes des personnes qui ont contribué à façonner le cours et à garantir son efficacité.

Cliquez sur les profils ci-dessous pour découvrir leurs témoignages et en savoir plus sur ces artisans d’un travail précieux.